6 Janvier 2016
Huis clos et cluedo
Le film s’ouvre sur une introduction à l’ancienne, dix minutes pendant lesquelles la musique fait rage sur un plan de montagne immobile, bercé par la remarquable composition d'un Ennio Morricone toujours autant inspiré et percutant.D'ailleurs la musique annonce le ton du film ,une impression qu'il va se passer quelque chose de dramatique. Humour, dérision, effusion de sang, violence, ça part dans tout les sens et sans grand temps mort, mise à part une première demi heure longuette mais jamais ennuyeuse en raison de dialogues fins et teintés d'humour. Fidèle à ses habitudes, Tarantino livre un film stylé, à la construction rigoureuse et aux gunfights sanglants détonants. Sorte de cluedo géant où chaque personnage est passé au peigne fin.Les psychologies des personnages sont développées à l'extrême donnant un cocktail de personnalités très interessant et venant renforcé l'intrigue.The"Hateful Eight" jouit également d'un casting incroyable : Samuel L. Jackson et Kurt Russell bluffants en chasseur de prime, Jennifer Jason Leigh méconnaissable, Tim Roth toujours aussi raffiné, Walter Goggins métamorphosé, Channing Tatum et Michael Madsen. Orchestrant parfaitement l'ambiance et la tension du film, Quentin Tarantino livre donc avec "Les Huit Salopards" un grand western bourré de scènes cultes aux répliques cinglantes.Le titre de ce nouveau film peut être perçu comme un hommage puisque les 8 salopards évoque forcément les 7 mercenaires de John Sturges ou encore les 12 salopards de Robert Aldrich.
Verdict
En résumé, un refuge au milieu des montagnes dans lequel 8 salopards sont bloqués et un huis clos particulièrement savoureux. Les dialogues sont savoureux, le casting impeccable et la bande-son soignée. Ne vous laissez pas berner par les critiques, on a encore le droit à du bon Tarantino, même si il est vrai que quelques longueurs se font malheureusement sentir ...